Alger, 13/02/2025 – L’annonce de l’augmentation de l’allocation touristique en Algérie continue de faire débat, notamment sur ses modalités d’application. Si le relèvement du montant à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs a été accueilli favorablement, des interrogations persistent quant à la méthode de distribution adoptée par la Banque d’Algérie.
Un mécanisme de distribution en question
Actuellement, l’allocation touristique est distribuée via les banques commerciales, un système qui, malgré certaines limites, est jugé plus accessible pour la majorité des citoyens. L’expert en économie Mahfoud Kaoubi recommande de maintenir ce mécanisme, afin d’éviter des déplacements vers les agences de la Banque d’Algérie, dont le réseau reste restreint et principalement concentré dans les grandes villes.
« Comment organiser l’accès à l’allocation touristique dans des zones où la Banque d’Algérie n’a pas d’agence ? » s’interroge l’expert, mettant en avant les risques de files d’attente et de complications administratives en cas de recentralisation du processus.
Une allocation renforcée, mais toujours insuffisante ?
Si l’augmentation de l’allocation touristique marque une avancée par rapport aux 100 euros alloués précédemment, Mahfoud Kaoubi souligne qu’elle demeure insuffisante pour couvrir les frais de voyage des Algériens à l’étranger. Il met également en garde contre l’impact potentiel de cette mesure sur les réserves de change du pays, notamment face à une forte demande estimée à près de 4 millions de bénéficiaires potentiels.
Le défi du marché parallèle des devises
L’économiste insiste sur un point clé : la véritable problématique réside dans l’écart entre le taux de change officiel et celui du marché noir. « La dualité des prix est à l’origine de la dualité des marchés », explique-t-il, appelant à une réforme du système de change pour limiter cette distorsion et renforcer la transparence des transactions en devises.
Malgré les efforts visant à encadrer le marché parallèle, notamment avec l’ouverture de bureaux de change à l’aéroport d’Alger et au port d’Alger, ces mesures restent limitées face à une demande massive en devises.
Quelle mise en œuvre pour l’allocation touristique ?
Mahfoud Kaoubi préconise un système simplifié, basé sur une distribution via les banques commerciales, avec un contrôle a posteriori lors du passage aux douanes, plutôt que des procédures complexes qui pourraient ralentir l’accès aux fonds.
En attendant les instructions officielles de la Banque d’Algérie, le débat demeure ouvert sur la meilleure stratégie à adopter pour garantir une allocation efficace et équitable des devises aux voyageurs algériens.
